Tribune/BAC 2025 : L’éducation tchadienne en question

«Dieu merci j’ai obtenu ma bac A avec mention bien ». Oui, vous avez bien lu, c’est bien écrit “ma bac A avec mention bien ”. Cette phrase qui ressemble à une gifle sur le visage, est celle d’un bachelier, postée l’année dernière sur les réseaux sociaux, après la proclamation officielle des résultats par l’Office National des Examens et Concours du Supérieur, le fameux ONECS.

Et il n’est pourtant pas le seul à avoir un niveau lamentable. Ils sont des milliers à se retrouver dans la même situation. Pour cette année, ils sont au total, 104.440 élèves à composer le baccalauréat session de juin 2025.

Mais combien d’entre eux, ont le niveau requis pour le composer le baccalauréat? Ce qui est sûr, beaucoup ne devraient pas se présenter, simplement parce qu’ils n’ont pas le niveau requis.

Et sans surprise, plusieurs d’entre eux, obtiendront ce passeport et reviendront intégrer l’administration publique tchadienne après une formation au rabais dans des instituts universitaires au pays ou un tour dans des universités étrangères. Et parmi eux, certains viendront malheureusement, enseigner dans nos écoles.

Nelson Mandela n’a-t-il pas dit que l’éducation est l’arme la puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde ? Mais que voit-on au Tchad? Osons le dire haut et fort, l’éducation du pays de Toumaï est tout sauf celle qui pourrait contribuer au changement,parce qu’elle est structurellement désorganisée et qualitativement au creux de la vague.

Déjà, le manque d’infrastructures adéquates, des manuels pédagogiques adaptés à notre époque, le favoritisme et bien d’autres maux conduisent tout droit l’école tchadienne vers le cimetière.

L’éducation est notre bien le plus précieux et le Tchad de demain se construit aujourd’hui dans nos écoles et nos universités. Il revient donc à l’État de donner à l’école tchadienne la place qu’elle mérite. Cela passe nécessairement par des infrastructures modernes, des manuels pédagogiques adaptés à nos réalités, d’enseignants bien formés et motivés, mais aussi une planification rigoureuse qui anticipe et règle les problèmes avant qu’ils ne deviennent une crise.

C’est impérativement à ce prix qu’on pourrait parler d’un Tchad où l’éducation est au service du développement.

Bonne chance tout de même à ceux qui méritent de postuler pour le sésame qui ouvre les portes des études supérieures.

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