tribune : «La ville est sale, les lampadaires publics restent éteints, et les eaux de ruissellement transforment nos rues en marécages

Quand on veut simplement lancer de petits chantiers pour améliorer notre quotidien, on nous impose des permis de construction. Khalbatte dama yanfa : s’ils tiennent à leur longévité, qu’ils commencent par laisser les gens tranquilles.

Ici au Tchad, la majorité des citoyens n’ont même pas les moyens de construire — sauf ceux qui détournent les deniers publics. Et pourtant, c’est à nous qu’on impose des formalités, des blocages, des interdictions. Une injustice flagrante.

La mairie n’a ni plan d’urbanisation cohérent, ni vision concrète pour investir les recettes qu’elle collecte. Au lieu de multiplier les obstacles administratifs, elle ferait mieux de se concentrer sur l’essentiel : améliorer les conditions de vie des citoyens.

Qu’elle s’inspire des modèles étrangers, oui — mais avec discernement, en tenant compte des réalités tchadiennes. Copier aveuglément ne mène nulle part.

Aujourd’hui, nous manquons d’espaces de loisirs, de bibliothèques communales, de lieux de rencontre. La ville est sale, les lampadaires publics restent éteints, et les eaux de ruissellement transforment nos rues en marécages. Voilà les vrais chantiers. Voilà où la mairie devrait engager ses efforts.

Et si elle veut vraiment augmenter ses recettes, qu’elle commence par demander à l’État une part de notre or — ce trésor national qui ne profite en rien à la population. Ou alors qu’elle nous justifie clairement ce qu’elle fait avec les revenus des deux grands marchés de la ville. Transparence et redevabilité doivent remplacer les mesures superficielles.

Les citoyens ne demandent pas des formalités inutiles. Ils demandent des actes concrets. Travailler, ce n’est pas faire semblant — c’est répondre aux besoins réels de la population.

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