Le tissu social est très fragile au Tchad et ceci constitue une menace sérieuse pour la paix et le développement. Autrement dit, il ne peut jamais y avoir de développement sans la paix et la justice.
Tous ceux qui ont dirigé ce pays ont chacun une part de responsabilité. Beaucoup d’entre eux ne sont plus certes de ce monde mais l’histoire a retenu l’essentiel de leurs règnes. Ils avaient beaucoup de défauts mais aussi de qualité.
La seule chose qu’ils n’ont jamais été en mesure de construire, c’est l’unité nationale, la justice et l’égalité, des éléments qui constituent même le fondement d’un État.
L’histoire nous a enseigné que concernant l’unité nationale, tous ceux qui ont dirigé le Tchad ont failli. Le régionalisme, le communautarisme, le tribalisme, le vol, la corruption et les violations flagrantes des droits humains, ont été des éléments dominants de leurs règnes.
Le régionalisme et le communautarisme sont nés avec l’un de ces dirigeants. Beaucoup de tchadiens, du moins ceux de l’ancienne génération se souviennent de cette époque où les femmes des autres communautés n’avaient accès aux achats dans les différents marchés qu’après les passages des femmes issues de la communauté au pouvoir. Elles étaient appelées « Les madames ».
Un autre dirigeant bien qu’il ait contribué efficacement à la protection des biens de l’État et à l’intégrité territoriale, le tribalisme fut l’un des maux dominants de son règne, selon les anciens.
Son successeur a un peu copié son modèle mais qui était accentué avec le détournement des fonds publics. A son époque, beaucoup de fonctionnaires se sont enrichis de manière illicite, vols, corruptions, détournements….
Il est bien vrai que nos aînés ont failli et n’ont pas été en mesure de bâtir un Tchad uni dans sa diversité, basé sur la justice, l’égalité et le mérite, mais nous n’avons pas droit à l’erreur. Puisque nous avons la chance de faire autrement en corrigeant l’ensemble de leurs erreurs. Cela passe nécessairement par un engagement sincère tout en faisant preuve de patriotisme.
Ahmat Adoum Moussa
